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BLOG VOM auteur et biographe pour particuliers

Comment ... ?

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Comment suis-je devenu biographe pour particuliers ?...

Première expérience décisive

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 Née en 1922, ma mère avait 92 ans. Elle était très fatiguée physiquement et aussi moralement. Souvent, elle se plaignait :

– J'en ai marre! Je ne sers qu'à embêter. Je préférerais partir. 

Je me souvins qu'un jour elle m'avait dit :

– Si je savais, j'écrirais le livre de vie sur ton père et moi. 

Alors, dès que l'occasion se présenta, je lui dis :

– Maman, on va l'écrire ton livre !

Je lui expliquais que tout ce qu'elle aurait à faire ce serait de raconter et répondre à mes questions et que j'enregistrerais tout ce qu'elle dirait.  Elle en fut folle de joie. Écrire lui posait problème ; mais pour parler, ça elle savait !  Je vis la joie dans ses yeux et je ressentis tant d'émotion en elle... Elle reçut un renouvellement d'énergie et d'intérêt pour la vie. Elle se sentait de nouveau utile. Elle avait un but.  Elle me répondit :

– On commence quand ? ...

Deuxième expérience décisive

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Quand j'étais jeune, j'ai pratiqué la boxe pendant 6 à 7 ans. Ce fut ma deuxième passion après celle de l'ECRITURE. Mon entraîneur était comme un second père.  Pendant trente ans, comme il arrive souvent à cause de la vie menée à 100 à l'heure, je le perdis de vue. Deux ou trois fois, j’ai cherché à le retrouver. En vain. Jusqu'au jour où j’ai décidé coûte que coûte  d’aboutir dans mes recherches et j’ai réussi. Je l’ai appelé.  Nous avons pris rendez-vous le 19 avril 2014. 

Nos retrouvailles furent merveilleuses. Ce fut comme si on s’était quitté la veille. Il était âgé de 83 ans. Cependant, il gardait une mémoire extraordinaire. Il me rappela des souvenirs que j’avais complètement oubliés. Au cours de notre entretien, je lui dis :

— Monsieur Lacasa, vous devriez écrire un livre !

Il me répondit :

— Figure-toi qu’un journaliste voulait écrire sur moi. Il est venu un jour. Nous avons parlé. Il m’a  demandé de réunir le maximum de photos, de documents. Il devait revenir 15 jours après et il n’est pas venu. Il m’a rappelé un mois après pour fixer un autre rendez-vous. Je lui ai répondu qu’il n’était pas sérieux et que je n’avais pas de temps à perdre.

Ce soir-là, avant de m’endormir, je me remémorais ce formidable moment passé avec mon cher entraîneur. Une citation africaine que j’aime beaucoup fusa dans mon esprit :

 « Quand un ancêtre meurt, c’est une bibliothèque qui brûle. » 

Cet homme avait consacré sa vie à la boxe. Il avait formé des boxeurs qui furent champions de France ; des internationaux qui allèrent aux Jeux olympiques ; l'un d'eux atteignit la finale du Championnat du monde amateur et un autre fut vice-champion d'Europe !

Par deux fois il remporta la Coupe Paul Rousseau qui récompense le meilleur club de France et le Prix Fernand Cluny pour le meilleur entraîneur. C’était une véritable encyclopédie et un monument de la boxe. Il enseignait le Noble Art comme une merveilleuse école de la vie avec les beaux principes qui doivent en découler : discipline, travail, courage, persévérance, endurance, politesse, respect, droiture, camaraderie, humilité, etc.  

Il faisait de « sa salle » un lieu de partage, d'unité, d'égalité et d'amitié où toute notion de race, de religion, de statut social ou quoi que ce soit était banni. Anciens ou nouveaux, dans la mesure où nous acceptions « ses règles », nous étions égaux ; rien d'autres que « ses boxeurs ». Un peu (même beaucoup) comme ses enfants. En tout cas, nous étions nombreux à le considérer comme un deuxième père tellement nous le sentions proche de nous que ce soit à la « salle » ou en dehors. En toutes circonstances,  on allait le voir, car nous savions qu'on pouvait compter sur lui.

Au cours de plus de soixante ans de service (je dirais de sacerdoce) il  changea la vie de centaines de ses boxeurs en faisant d'eux non seulement des « combattants du ring » ;  mais bien plus encore : « des combattants dans la vie ».  Tous aujourd'hui lui sont reconnaissants et témoignent avec émotion de la merveilleuse influence qu'il exerça sur eux qui changea leur vie positivement.

Cette nuit-là, je me disais :

– Le jour qu’il va partir : quelle perte pour la boxe et tous ceux qui l’ont connu ! Pour ses enfants, ses petits enfants qui ne connaîtront pas sa vie tellement riche et passionnante ! S’il ne se passe rien, il sera une bibliothèque qui brûle pour la boxe, pour les siens et égoïstement pour moi,  car j'ai toujours à savoir et à apprendre de lui !

Et alors, c’est devenu comme une évidence.

Je me suis dit :

– Qui, mieux que toi, peut écrire son histoire. Ta passion c’est d'écrire. Tu aimes cet homme. Tu aimes apprendre, écouter, partager. Tu es capable d’empathie. Tu sais être comme une éponge pour t'imprégner des gens et les ressentir …

Alors, ma décision fut prise de lui proposer de coucher ensemble son histoire sur un livre...

En conclusion

Lorsque j'ai réalisé qu'un biographe peut apporter le genre de joie éprouvée par ma mère et mon entraîneur, alors j'ai décidé, à 70 ans, de me lancer  dans ce métier passionnant et vivre une nouvelle aventure ... Une nouvelle passion !

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